Internat - Lycée La Roque, FR - Rodez, 2007
Internat - Lycée La Roque
De prime abord, le lycée La Roque s’offre au regard comme un ensemble rigoureux. Installé sur la ligne de crête, il surplombe, au sud, la vallée vers Rodez. Cet ensemble, emblématique du paysage ruthénois, se caractérise par un rapport extrêmement fort avec le site. Il compose avec la pente et le dénivelé qui caractérisent le terrain. Le site est délicat. Il convient de ne pas le bousculer mais simplement de l’habiter. L’image du projet est celle d’un affleurement rocheux, comme le prolongement naturel des strates rocheuses. Ce dispositif permet de donner au projet son identité: adossé à la falaise, le bâtiment répond à la forte déclivité de la parcelle et fait entrer les grandes horizontales en résonance avec le paysage. Il guide le regard vers les autres bâtiments du lycée en fond de scène. S’inspirant des bâtiments existants, le projet se veut à l’échelle du paysage et à l’épreuve du temps. À l’échelle du paysage, le bâtiment est perçu comme un cube à la fois brillant et mat. Il apparaît en contre point des corps de bâtiments en pierre existants. Il se détache de cet ensemble pour mieux les révéler. Lorsqu’on l’approche, le bâtiment acquiert une autonomie et une singularité; il devient uni et précieux. Mais cette autonomie n’est pas absolue. Le rapport entre le plein et le vide et le rythme des percements s’inspirent du bâti existant. La composition repose sur la base d’un plan carré et s’apparente à un cube qui n’offre pas de pignon, ni de hiérarchie entre les façades. Le bâtiment est fait de béton. Sans imiter la pierre qui constitue les bâtiments existants, le béton est le matériau qui s’en rapproche le plus. Il a pour similitude ses différents aspects et finitions, son vieillissement et son rapport au temps. Le travail sur le parement, aux aspects mats, brillants, lisses et rugueux, utilise une combinaison de bétons bruts, matricés, lasurés, teintés ou vernis qui lui confère une certaine abstraction et un aspect très proche de la pierre. Le rythme, donné par la disposition des percements et des baies en verre, confère à la façade vibration et profondeur. Le bâtiment lui-même, avec sa netteté géométrique et sa matérialité, évoluera au gré des changements de lumière et des saisons.