Équipements publics et logements Pierre Mendès, FR - Saint-Médard-en-Jalles, 2022
Équipements publics et logements Pierre Mendès
Dans ce contexte aux composantes foncières et programmatiques fortes appelant à une densité maximale de la parcelle, le projet cherche à établir les liens avec son milieu. L’environnement urbain proche est très contrasté : d’une part, des immeubles (bureaux, habitat collectif) en (R+4), d’autre part, de l’habitat individuel en (R+1). Pour établir les liens nécessaires entre ces deux échelles de bâti tout en répondant à la densité demandée, le projet est constitué de plis et d’évidements du volume constructible. À grande échelle, le bâtiment se laisse percevoir comme un logotype dans la grande composition urbaine; lorsqu’on l’approche, il acquiert une autonomie lui permettant d’être lu comme un bâtiment unitaire. Lumineuse, voire luminescente, sa matière renforce son caractère de signal dans un contexte urbain en requalification. Tout en établissant des rapports avec le bâti voisin, le nouvel édifice s’exprime en contre point de ce dernier au moyen d’une géométrie calme aux arêtes parfaitement équarries. Le bâtiment n’apparait pas comme une simple superposition d’étages couronnée d’un attique. Plus qu’un simple immeuble d’habitation, c’est aussi un équipement public au statut institutionnel. D’une structure en béton tramée, l’enveloppe est habillée d’une brique claire. Le choix d’un tel dispositif constructif tient de différents atouts : la performance énergétique, la pérennité et les multiples possibilités de mise en œuvre de la brique. Tantôt en appareillage classique, tantôt en saillie ou en retrait, tantôt présente, tantôt absente, en moucharabieh, la brique permet de jouer avec la lumière et même de la dompter… Entre modénature et texture, les façades changent sans cesse de «visage» selon leur orientation: les ombres que créent les jeux de briques évoluent tout au long de la journée et des saisons en fonction de la position du soleil. La brique elle-même réagit de manière différenciée à la lumière suivant ses faces, son «grain», sa matité ou sa brillance. Elle enrichit l’expression des grands volumes par vibration. Ce dispositif, combiné à la trame des meneaux et des généreuses baies vitrées, confère à l’ensemble une forme d’unité et la présence qui sied à un bâtiment public. À une époque où le temporaire, l’éphémère et le superficiel obstruent souvent notre attention, il est encore plus nécessaire de créer des situations dans lesquelles nous pouvons trouver une certaine sérénité. Ici, l’architecture et le paysage véhiculent cette sérénité notamment à travers les matériaux, leur mise en œuvre et leur pérennité, le tout en présence du végétal.